Aux États-Unis, BASF investit dans les technologies d’application

«Grâce à̀ ce nouveau centre de recherche, nous pourrons proposer aux agriculteurs de nouvelles technologies qui réduiront à la fois la dérive, les doses d’utilisation, et qui répondront aux exigences des tests réglementaires », déclare Paul Rea (photo), vice-président Amérique du Nord de la division Agricultural Solutions de BASF. Basé en Caroline du Nord à Research Triangle Park, l’Agrochemical Application Research Center côtoie la division Plant Science de BASF, installée ici depuis les années 1986 avec plus de 150 chercheurs et techniciens. Le nouveau centre AARC va lui aussi employer une équipe de scientifiques, d’ingénieurs et agronomes qui vont coordonner la gestion de l’application des produits de protection des cultures. L’objectif : recommander des bonnes pratiques pour des applications ciblées, mieux gérer les zones tampons non traitées et les mélanges extemporanés de produits.

Éviter la dérive

« Une majeure partie des recherches est tournée vers les grandes cultures. Cependant, l’AARC va assurer les tests et le développement des produits pour tous les marchés, qu’ils soient régionaux ou mondiaux », prévient Paul Rea. Le centre sera équipé pour tester le potentiel de dérive des applications de pulvérisation, en mesurant la distribution des tailles des gouttelettes de chaque produit. Les solutions analysées sont ainsi pulvérisées dans un flux d’air contrôlé, à l’aide de buses identiques à celles utilisées par les agriculteurs. Essentielle, la répartition des tailles des gouttelettes permet d’optimiser la qualité d’application. Elle détermine aussi la dimension des zones tampons requises pour une application acceptable en conditions pratiques. « Le fait de connaître les bonnes contraintes d’application atténuera le risque de dérive hors cible, souligne Paul Rea, mais aussi les impacts potentiels aux cultures adjacentes dans les zones sous le vent. »

Des guides d’applicationpar produit

« Ce centre de recherche nous permet d’identifier de nouvelles technologies d’application dans des conditions pratiques très réalistes, afin d’optimiser leur développement ultérieur », précise Jürgen Huff, vice-président R&D protection des cultures de la division Agricultural Solutions. Les technologies nouvelles recouvrent autant la formulation innovante que les mélanges extemporanés. Elles seront testées en prio­rité sur toutes les nouvelles matières actives mises au point par BASF. « Notre but est d’améliorer la performance d’application sur les cultures cibles, en évitant les effets sur les cultures non cibles. Ces travaux vont, in fine, optimiser les performances de tous nos produits au champ », ajoute-t-il. Des guides seront établis et fournis aux utilisateurs pour chaque produit. À terme, BASF a l’intention de breveter ses nouveaux concepts et ses méthodes d’application qui seront développés à l’AARC.

Anne-Marie Laville